Comprendre les bases de la motivation pour mieux intervenir

La motivation est souvent quelque chose de fragile chez les élèves. Elle peut grandement varier selon les périodes de l’année et même à l’intérieur d’une seule journée.

Plusieurs experts ont étudié la motivation pour tenter de comprendre son fonctionnement. De nombreuses hypothèses ont été avancées au fil du temps. Parmi celles-ci, on a particulièrement aimé celle présentée par Dre Ilona Boniwell et Mme Laure Reynaud.

Elles présentent la motivation comme étant le résultat de 4 besoins fondamentaux qui doivent être comblés. Si l’un d’entre eux ne l’est pas, alors forcément la motivation sera ébranlée.

C’est en connaissant mieux le mode d’action de ces besoins fondamentaux qu’en tant que parent, enseignant ou intervenant, vous serez plus en mesure d’intervenir efficacement.

Besoin d’appartenance sociale

L’humain étant un « animal social », les élèves ont besoin de sentir qu’ils font partie d’un groupe. Généralement, ce groupe ce sont leurs amis et à plus grande échelle, leur classe.

Outre via les travaux d’équipe, répondre au besoin d’appartenance sociale peut être aussi simple que de rappeler au jeune qu’il peut demander de l’aide à tout moment et qu’il y aura toujours quelqu’un pour le guider.

Besoin d’autonomie

Même s’il est important d’établir un certain cadre guidant la conduite des jeunes à l’école comme à la maison, c’est tout aussi important de leur laisser des choix et une certaine liberté.

Les jeunes ont besoin de pouvoir prendre des décisions pour eux-même et sentir qu’ils ont un certain contrôle sur leur environnement. Les laisser faire des choix constitue d’ailleurs une excellente façon de les amener à apprendre de leurs erreurs.

Faire des stations d’apprentissage en classe avec différents ateliers ou encore simplement demander à un élève ce qu’il préfère entre deux choix, c’est répondre au besoin d’autonomie. Les élèves sont toujours plus enclins à s’impliquer de manière significative lorsqu’ils ont eu l’occasion de choisir leur tâche.

Besoin de confiance

Il n’y a pas meilleure façon d’amener un jeune à développer son sentiment de compétence qu’en lui offrant l’opportunité de réaliser des défis réalistes, mais juste assez difficiles pour qu’ils aient à mettre un peu d’efforts.

À chaque fois qu’un élève obtient un bon résultat à un travail scolaire ou à un examen, ça nourrit son sentiment de compétence.

Toutefois, ça va plus loin que ça. Il ne faut pas négliger l’impact des mots d’encouragements et des petites victoires quotidiennes pour rehausser sa confiance en soi.

Ainsi, nourrir le sentiment de compétence et donc de confiance chez l’élève se fait de plusieurs façons. L’une des façons les plus efficaces consiste à faire de la rétroaction sur les processus plutôt que sur les résultats.

Besoin de sens

La motivation d’une personne est toujours plus marquée lorsqu’il comprend pourquoi il fait telle chose. Les élèves ont besoin de dégager du sens de leurs apprentissages. Pour la plupart, des matières comme les mathématiques sont « plates », car ils n’en voient pas la pertinence.

Vous vous êtes peut-être même déjà demandé, alors que vous étiez vous-même sur les bancs d’école « Non mais à quoi ça va me servir plus tard le théorème de Pythagore? »

C’est donc important de prendre des moments avec vos élèves pour discuter avec eux de la pertinence qu’ils perçoivent d’une tâche que vous leur proposer afin de leur montrer à quoi cela pourra leur servir en dehors du contexte d’apprentissage. Ils seront donc plus engagés dans la tâche et en tireront davantage de connaissances.

En contexte de classe ou encore en rencontre de tutorat, cela pourrait se traduire simplement par le fait de poser des questions aux élèves en leur demandant de vous donner des exemples concrets dans lesquels la théorie présentée pourrait être appliquée.

Peut-être faisiez-vous déjà tout cela de façon inconsciente. Si c’est le cas, tant mieux. Toutefois, souvent, le fait de bien comprendre pourquoi on intervient d’une certaine façon aide à mieux intervenir et surtout à se sentir plus « solide » dans le choix de nos activités et du programme à suivre.