Qu’est-ce qu’une figure de style ?

Un tuteur révise des notions dans un cahier avec un élève tutoré. L’élève travaille dans un cahier d’exercices, probablement à repérer les principales figures de style et à les classer. Le tuteur sourit à son élève tandis qu’elle travaille.

Les fameuses figures de style, si intéressantes et pourtant si complexes ! Si tu te questionnes à leur sujet, tu n’as pas à t’inquiéter, car notre article est conçu pour t’expliquer ce qu’est une figure de style et t’aider à la repérer.

 

Qu’est-ce qu’une figure de style ?

Les figures de style sont des procédés d’expression qui modifient un mot ou une phrase, à l’aide d’effets stylistiques, dans le but d’embellir, d’impressionner, de persuader, de plaire, d’émouvoir ou d’imager.

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L’utilité des figures de style

Si tu aimes écrire de façon expressive, tu devrais aimer les figures de style. Dans un texte, elles permettent, entre autres, de :

  • Créer un effet précis ;
  • Rapprocher des concepts similaires ou opposés ;
  • Amplifier, embellir, modifier ou atténuer une réalité ;
  • Convaincre ton destinataire ;
  • Mettre en relief une caractéristique, un détail.

 

Les 6 catégories de figures de style

Il existe 6 grandes catégories de figures de style :

  • Les figures d’analogie ;
  • Les figures d’opposition ;
  • Les figures de substitution ;
  • Les figures d’amplification ;
  • Les figures d’insistance ;
  • Les figures d’atténuation ou d’omission.

 

Les figures de style et leurs caractéristiques

Dans ce tableau, tu retrouveras différentes figures de style, leurs caractéristiques et des exemples pour t’aider à les comprendre.

La figure de style Caractéristiques Exemples
La comparaison Cette figure rapproche, par un mot de comparaison (comme, semblable à, tel que, …), deux éléments. « Comme dans une chanson de Joe Dassin

On avait besoin de presque rien »

Comme Joe Dassin, Les cowboys fringants.

« […] il n’était pas question que le petit Dudley se mette à fréquenter un enfant comme celui-là. »

Harry Potter à l’école des sorciers, J.K. Rowling.

La métaphore Cette figure rapproche deux éléments sans un mot de comparaison. « ーMon âme est un tombeau […] »

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire.

Explication : cette phrase sous-entend que l’âme sous la forme d’un tombeau exprime un enfermement de soi.

La personnification Cette figure attribue un trait ou un caractère humain à quelque chose qui ne l’est pas. « La Fourmi n’est pas prêteuse :

C’est là son moindre défaut. »

Fables, Jean de la Fontaine.

L’allégorie

(niveau plus avancé)

Cette figure représente un concept abstrait à l’aide d’éléments concrets (images, descriptions, symboles). « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ

 

Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant

Noir squelette, laissant passer le crépuscule. »

Les contemplations, Victor Hugo.

Explication : ces phrases décrivent la mort comme une grande faucheuse avec pour corps un squelette noir.

Cupidon (représente l’amour).

Les colombes (représente la paix).

La balance (représente la justice).

L’antithèse Cette figure met en parallèle des mots qui s’opposent par leur sens. La Belle et la Bête.

« Je suis la première, la dernière

Le chaud et le froid »

C’est moi, Marie-Mai.

« Au travers des bons coups

Au travers des déboires

À la vie, à la mort

On va s’aimer encore »

On va s’aimer encore, Vincent Vallières.

L’oxymore Cette figure rapproche des mots aux sens opposés. La voix du silence.

Une douce violence.

La glace brûle.

« On danse la danse du déni de l’évidence »
Le Déni de l’évidence, Mes aïeux.

L’ironie

(ou l’antiphrase)

Cette figure exprime un propos contraire de ce que pense l’interlocuteur de la phrase. « ’’Fumer tue’’, tu m’étonnes »

Quand c’est?, Stromae.

« Lettie éclata de rire, d’une façon qui laissait paraître son profond déplaisir.

Eh bien merci, lâcha-t-elle. Une chance que j’aime cuisiner, non ?” »

Le château de Hurle, Diana Wynne Jones.

Le chiasme

(niveau plus avancé) 

Cette figure met en parallèle deux énoncés, ayant parfois un sens opposé. Elle utilise la formule A B B A. « Un pour tous, et tous pour un. »

-Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas.

«Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus»

Le Cid, Corneille.

La périphrase  Cette figure consiste à remplacer un mot par une expression plus longue, mais dont le sens est le même. La langue de Molière ou la langue de l’amour (pour parler de la langue française).

La Ville Lumière (pour parler de Paris).

Le septième art (pour parler du cinéma).

Le Pays du Soleil levant (pour parler du Japon).

La métonymie  Cette figure remplace un terme par un autre (le contenu par le contenant, la cause par l’effet, etc.). Boire un verre (pour parler du contenu d’un verre).

 

Faire de la voile (pour parler de l’embarcation).

 

«Piqués à vif dans leur orgueil, toutes les bonnes gens du canton

Cassèrent leur cochon pour payer un billet de train à leur champion »

Le Surcheval, Mes aïeux.

Explication : les gens du village pige dans leurs économies pour lui payer un billet.

La synecdoque

(niveau plus avancé)

Cette figure remplace un terme par un autre qui a un sens plus large ou plus restreint. L’homme n’a pas osé mettre le nez dehors.


« Puis un matin, nous avons entendu un hélicoptère qui survolait nos têtes. »

Manikanetish, Naomi Fontaine.


Explication : dans ces deux exemples, une partie du corps remplace le corps.

L’énumération  Cette figure multiplie plusieurs mots, expressions ou termes liés à une même idée. «Chez nous l’hiver, on l’embrasse à bras ouverts

Amenez-en des flocons du frimas du frette, on est pas frileux»

Hymne à Québec, Loco Locass

« J’ai pas encore trouvé un homme comme lui

Capable d’être ami, père et mari »

Le plus fort c’est mon père, Lynda Lemay.

« La surabondance surgelée,

Shootée, suremballée (yeah) »

L’Amérique pleure, Les cowboys fringants.

La gradation  Cette figure énumère une succession de termes ayant un sens commun par ordre croissant ou décroissant d’intensité. « Mais moi je n’ai vu qu’une planète désolante

Paysages lunaires et chaleur suffocante »

Plus rien, Les cowboys fringants.

« C’est un roc ! c’est un pic ! c’est un cap ! »

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand.

L’hyperbole Cette figure exagère une idée, un sentiment, une réalité. Cette histoire est vieille comme le monde.

 

Sa vie est un enfer.

 

« C’est un pachyderme étrange

Quand il se lève, la terre tremble »

Antonio, Mes aïeux.

La répétition  Cette figure reprend un mot, un groupe de mots ou une expression dans le but de créer une insistance. « Emmène-moi briser les murs et les barrières

Emmène-moi dans un autre univers

J’aurai la foi, emmène-moi »

Emmène-moi, Marie-Mai.

L’anaphore

(niveau plus avancé)

 

Cette figure répète un ou plusieurs mots en début de phrase. « Qui dit étude dit travail

Qui dit travail dit des thunes

Qui dit argent dit dépenses »

Alors on danse, Stromae

« Dans les caveaux d’insondable tristesse

le Destin m’a déjà relégué ;

jamais n’entre un rayon rose et gai ;

, seul avec la Nuit, maussade hôtesse, »

Les Fleurs du mal, Baudelaire.

La redondance

(niveau plus avancé)

Cette figure répète une idée afin de créer une insistance. Ce coureur a remporté la première place, il a battu ses compétiteurs.

 

Affamée, elle a mangé tout le contenu de son assiette, il ne restait plus rien.

Le pléonasme

(niveau plus avancé)

Cette figure reformule la même idée en d’autres mots. Monter en haut.

Descendre en bas.

Se lever debout.

C’est à faire dresser les cheveux sur la tête.


« Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu »

La Truffle, Molière.


«ーEt pourtant vous serez semblable à cette ordure

À cette horrible infection »

Les Fleurs du mal, Baudelaire.


Explication : Une infection en soi est quelque chose d’horrible, c’est pourquoi il s’agit d’un pléonasme.


«[…] à moins que vous teniez absolument à mourir dans d’atroces souffrances. »

Harry Potter à l’école des sorciers, J.K. Rowling.

L’euphémisme Cette figure atténue une réalité triste, choquante, désagréable à l’aide de termes plus faibles. « Parti pour le grand voyage

Sans honneurs, sans bagages »

Grand Antonio, Mes aïeux.


Une personne du troisième âge (pour parler d’une personne âgée).


Pousser son dernier souffle (pour parler du décès d’une personne, d’un animal ou d’autre chose).

La litote Cette figure consiste à dire moins pour suggérer plus. Il ne fait pas chaud (pour indiquer qu’il fait froid).

Je ne suis pas fâché de partir (pour indiquer être heureux de quitter).

 

« J’ai mon bureau en haut d’une tour »

Blues du businessman, Claude Dubois.

Explication : Plutôt que de dire qu’il est le patron d’une grande compagnie, qu’il gagne très bien sa vie, il précise avoir son bureau tout en haut d’un gratte-ciel, ce qui sous-entend un statut social élevé.

L’ellipse

(niveau plus avancé)

Cette figure omet volontairement un ou des mots dans une phrase. «L’air était plein d’encens et les prés de verdure. »

Tristesse d’Olympio, Victor Hugo.

 

Besoin d’aide ?

Si votre enfant a des difficultés à reconnaître une figure de style, à déterminer s’il s’agit d’une figure de répétition ou à analyser de grands auteurs tels que Jean Racine ou Guy De Maupassant, nos tuteurs de français peuvent l’aider.

Avec des exemples de figures, des exercices variés et des séances axées sur ses besoins, nos tuteurs peuvent l’aider à maîtriser ce sujet.

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Quelques exercices sur les principales figures de style

Pour cet exercice, n’hésite pas à consulter le tableau plus haut afin de choisir la bonne figure de style.

A) Les écrits de Guy de Maupassant comme ceux de Pierre de Ronsard contiennent des figures de style.
B) Une fumée noire rampait à ses pieds.
C) Je n’aime pas lire du Guillaume Apollinaire.
D) Triste comme une bête de cirque.
E) Cette dame était vêtue de fourrures.
F) C’était vilain, laid, monstrueux.
G) Chaises pliantes, tabourets de pierre, petites tables rondes et grandes tables carrées étaient rangés dans cette salle.
H) Louis Aragon n’est plus.
I) Il est à la fois la vie et la mort.

Avant de regarder le corrigé, relis une dernière fois tes réponses.

Réponses :
A) la comparaison B) la personnification C) la métonymie  D) la comparaison E) la métonymie F) la gradation (progression croissante) G) l’énumération H) l’euphémisme I) l’antithèse

 

Quelques exercices sur les figures de style de niveau avancé

Pour cet exercice, n’hésite pas à consulter le tableau plus haut afin de choisir la bonne figure de style.

A) Je t’aimais inconstant; qu’aurais-je fait fidèle ? (Jean Racine)
B) Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. (Pierre Corneille)
C) Je sentais le sang dans mes veines pompé.
D) Vive Montréal ! Vive Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! et vive la France ! (Charles de Gaulle)
E) Cette figure de style est si bien intégrée à cette phrase, qu’en la lisant, je ne peux que remarquer comme cette figure de rhétorique s’y insère si bien.

Avant de regarder le corrigé, relis une dernière fois tes réponses.

Réponses :

A) l’ellipse B) l’oxymore C) le pléonasme D) l’anaphore E) la redondance

 

Un exercice sur les catégories de figures de style

Pour cet exercice, n’hésite pas à consulter le tableau plus haut afin d’associer la bonne catégorie de figures de style (figures de rhétorique) à sa définition.

A) Figure d’analogie 1) Cette catégorie rapproche des ensembles de termes opposés.
B) Figure de substitution 2) Cette catégorie rapproche deux termes afin de démontrer un élément commun.
C) Figure d’opposition 3) Cette catégorie vise à laisser une forte impression, à intensifier un élément, d’offrir une dimension épique à un texte.
D) Figure d’amplification 4) Cette catégorie comporte l’atténuation, l’omission ou la suppression d’éléments.

Les réponses :

A) – 2), B) – 4), C) – 1) et D) – 3)

 


Références

Claude Dubois. (1978). Blues du businessman. [Enregistrement sonore]. Starmania, Warner Bros Records.

Fontaine, N. (2013). Manikanetish. Éditions Mémoire d’encrier.

Jones, D. W. (2020). Le Château de Hurle. Éditions Ynnis.

Les Cowboys Fringants. (2019). L’Amérique pleure. [Enregistrement sonore]. Les Antipodes, La Tribu.

Les Cowboys Fringants. (2011). Comme Joe Dassin. [Enregistrement sonore]. Que du vent, La Tribu.

Les Cowboys Fringants. (2004). Plus rien. [Enregistrement sonore]. La Grand-Messe, La Tribu.

Loco Locass. (2010). Hymne à Québec. [Enregistrement sonore]. La Série Montréal-Québec, Productions J.

Lynda Lemay. (1994). Le plus fort c’est mon père. [Enregistrement sonore]. Y, Warner Music Canada.

Marie-Mai. (2009). C’est moi. [Enregistrement sonore]. Version 3.0, Musicor.

Marie-Mai. (2007). Emmène-moi. [Enregistrement sonore]. Dangereuse attraction, Musicor.

Mes aïeux. (2008). Antonio. [Enregistrement sonore]. La ligne orange, Disques Victoire.

Mes aïeux. (2008). Déni de l’évidence. [Enregistrement sonore]. La ligne orange, Disques Victoire.

Mes aïeux. (2004). En vérité. [Enregistrement sonore]. En famille, Disques Victoire.

Mes aïeux. (2004). Train de vie (Le Surcheval). [Enregistrement sonore]. En famille, Disques Victoire.

Rowling, J. K. (1998). Harry Potter à l’école des sorciers. Éditions Gallimard.

Stromae. (2010). Alors on danse. [Enregistrement sonore]. Cheese, B1 Recordings, Vertigo, Mercury France, Universal et Island.

Stromae. (2013). Quand c’est?. [Enregistrement sonore]. Racine carrée, Universal Music A/S Distributed Labels.

Vincent Vallières. (2009). On va s’aimer encore. [Enregistrement sonore]. Le monde tourne fort, La Maison Fauve.